L'Été sur la margelle

L'Été sur la margelle et autres poèmes rassemble les recueils de poèmes que j'ai composés dans les années quatre-vingts. Je présente ci-dessous quelques textes, extraits des différentes plaquettes qui constituent l'ensemble.

Bergers de Thessalie

Nous nous réjouissons de vous voir, bergers de Thessalie, et vos lèvres fleuries d'un sourire sans légende. Votre royaume est ce pâturage, étendu comme un arc sous la vigilance des astres jumeaux.

 

Nous nous réjouissons de vous voir, bergers de Thessalie, nous n'apportons  pas de fruits ni d'offrandes ; des dieux sylvestres ont béni cette vallée.

 

Nous nous réjouissons de vous voir, nous n'irons pas plus loin dans l'écart muet de notre chance ; puis nous repartirons, bergers de vos regards.

 

Nous n'avons pas inscrit nos noms dans la pierreuse terre, mais la rencontre a recreusé sur notre face le sillon du sourire, dont nous avions perdu le seul chemin profond.

 

Oui, nous nous réjouissons de vous voir, de vous dire, bergers de Thessalie, ces mots que nos deux langues ont cloués au pilori  du  silence,  tisons  ardents  pour l'obscurité de nos lèvres.

 

Extrait du recueil Calendaires, 1984-1988

L'hiver appelée

L’hiver appelle une autre hiver, lumineuse et blême, et confie notre amour à sa patience de neige.

 

Et si l’hiver m’avait donné
Jusqu’à son aile …

 

Pourtant

 

L’hiver, la robe de l’hiver
M’a touché

 

Et nue l’hiver qui s’en revient ?

J’attends …

 

L’hiver nouvelle est devant moi
Et gèle

 

Un visage à venir en des mains qui s’envolent

 

Extrait du recueil L'Été sur la margelle, 1980-1982

3.

 

La poésie facile

Pour apaiser le sang,

 

Les oiseaux sur le fil

Ne savent ce qu'ils disent.

 

Qu'attendez-vous, guetteurs

Qui toisez notre champ ?

 

 

4.

 

Lacis des herbes hautes,

Arbre déraciné,

 

Image

Composite.

 

Clocher pointu, visage

De l'absent,

Visage soudain hostile.

 

Pourquoi ?

Visage de l'absent

1.

 

Tandis que le jour décline,

De chaque arbre s'épanche

Un sourire,

 

Visage de l'absent

Sur l'écheveau du soir.

 

2.

 

Tournesol du couchant,

Tu portes bien ton nom ;

 

Cherches-tu sur la terre

L'empreinte de tes pas ?

 

 

 

 

 

Extrait du recueil Visage de l'absent, 1983

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